De retour à Bali après quelques semaines de vacances, je vous propose l’article que j’aurais dû poster il y a déjà un bon moment sur mon expérience pour trouver mon chez moi avec quelques tips en fin de post si vous souhaitez également vous installer à Bali ou si vous êtes simplement curieux (car ce n’est pas un défaut !).
Que ce soit à Paris ou ailleurs, en règle générale j’ai de nombreuses exigences concernant le nid douillet où je m’installe. Comme c’est le cas pour beaucoup de personnes je marche principalement au coup de coeur lors de mes visites immobilières, mais j’ai aussi et surtout quelques idées précises de ce que j’attends d’un déménagement, comme on dit : on sait ce qu’on quitte mais on ne sait pas ce qu’on retrouve ! Alors vous imaginez bien que la tache est d’autant plus compliquée dans un pays étranger qui plus est non occidental. Déjà à Paris lorsque je pensais à mon expatriation à Bali, j’avais quelques idées en tête sur la villa de mes rêves. J’imaginais une maison lumineuse, calme, avec vue sur les rizières. Mon entourage (et moi-même aussi un peu d’ailleurs) était persuadé que trouver la maison idyllique avec piscine et staff serait bon marché et d’une grande facilité pour des occidentaux avec une bonne situation. Pourtant ce fut loin d’être facile, si vous avez quelques exigences de base type propreté, confort et décoration un minimum agréable, rien n’est bon marché, surtout si vous ajoutez à cela la vue sur les rizières.
Nous avons donc dû revoir notre budget à la hausse pour ne pas faire de concession sur les critères essentiels que devait remplir notre nouveau chez nous. A savoir une plomberie en état de marche, un minimum de propreté (pas de rouille ni de champignons aux murs comme il est fréquent), deux chambres pour recevoir parents et amis, et surtout situé à une distance raisonnable du bureau de mon compagnon ; sachant que la circulation est un véritable calvaire mieux vaut ne pas passer des heures sur la route. Mais la plus grande difficulté que nous avons rencontré et qui était aussi notre critère numéro 1, était de trouver une villa fermée. Les villas balinaises ont salon, cuisine et salle de bain ouverts sur l’extérieur, ce qui peut donner un certain charme pour les vacances mais qui à mon sens devient vite invivable sur du long terme ; seuls le portail et les chambres se ferment à clés, les bestioles s’invitent chez vous et je n’ose imaginer la saison des pluies ! Nous avons préféré nous obstiner à chercher cette denrée rare du pays généralement construite par des occidentaux, que voulez-vous on ne bouscule pas les codes de notre éducation si facilement. Au fil de nos visites, nous avons vite compris que la vue sur les rizières n’était pas si répandue, finalement c’est un peu comme avoir vue sur la tour Eiffel à Paris, et que le bon entretien des logements n’est pas non plus une évidence pour des prix qui restent tout de même élevés (on se croirait presque à Paris tient). Ajoutez à cela le fait qu’il faille payer au moins 1 an de loyer pour entrer dans une villa, car payer au mois est assez rare et plus cher donc peu avantageux, autant vous dire que l’erreur sur le casting est inconcevable !
Pour les recherches là encore c’est une aventure ! Il existe des agences immobilières traditionnelles, mais entre celles qui vous font visiter des maisons qui n’ont rien à voir avec ce que vous avez vu sur les photos, et celles qui veulent vous refiler les épaves inhabitées depuis des siècles, mieux vaut s’armer de patience. Et il y a l’autre technique, plus étonnante mais tout à fait normale à Bali, qui est d’arpenter les rues de son secteur de prédilection à la recherche de panneaux à louer (dijual en indonésien). Il suffit de les repérer, de téléphoner et quelqu’un rappliquera quasi immédiatement pour la visite ! Toutes transactions se déroulent devant un notaire et en fonction du temps de location et de votre talent de négociation, vous pouvez bénéficier d’une diminution du prix initial allant jusqu’à 20%.
Après quelques doutes et une pointe de découragement, nous trouverons finalement LA villa idéale avec localisation parfaite et vue imprenable sur les rizières ! Une villa flambant neuve que nous sommes les premiers à inaugurer, ma crainte d’avoir à supporter le vécu et les odeurs d’autrui dans la maison et surtout sur le mobilier s’est donc envolée avec cette visite, bien qu’un peu trop grande pour deux ce fut le coup de coeur ! Seul bémol, malgré les jolies peintures et le carrelage particulièrement bien choisi, pas de meuble à l’horizon. Le propriétaire, un surfer russe d’une trentaine d’années habitant Bali depuis presque 10 ans, nous expliqua qu’après la construction de la villa son budget ne lui avait pas permis de la meubler, il attendait donc de toucher l’argent des premiers locataires pour terminer cette villa pensée avec un ami architecte. Mais qu’est-ce qui nous garantissait vraiment qu’une fois l’argent versé nous aurions les meubles ? Quelques discussions et nuits blanches plus tard, nous déciderons de faire confiance à l’agence immobilière Kibarer Property et au fameux propriétaire. Négociation en conséquence (attendre des meubles peut être un atout), papiers en bonne et due forme remplis et une grosse somme versée, nous voilà locataire d’une villa à Bali pour 1 an, il ne manquait plus qu’à patienter pour nous installer. Le minimum vital (réfrigérateur, lit) ne tarda pas, les clés nous seront remises très rapidement, toutefois le reste traina en longueur. Première leçon sur Bali : ne pas être pressé, les délais sont toujours très longs ! C’est au bout de plusieurs mois que nous sommes enfin totalement meublés, ou plutôt presque puisque nous n’avons toujours pas de table basse à l’heure où je vous parle. Et là vous vous dites : « mais pourquoi ne pas aller chez Ikea faire un ravitaillement et on en parle plus », pour la simple et bonne raison que la plupart des meubles sont fait sur-mesure sur l’île, il n’y a que très peu d’importation excepté pour l’électroménager. Et comme le stress n’existe pas à Bali, les artisans sont plutôt détendus et ne se mettent pas vraiment de deadline pour livrer, « tomorrow » veut bien souvent dire dans quelques jours, voire semaines ! Je ne vais pas me plaindre, nous avons eu de la chance de trouver une villa neuve remplissant tous nos critères et bien plus encore assez rapidement, j’ai réussi à négocier quelques fournitures qui n’étaient pas prévues, et notre propriétaire nous a même demandé notre avis sur le choix des meubles.
Néanmoins, je dois dire que ce système de location à l’année est plutôt délicat, en plus d’une certaine gestion financière, une fois l’argent versé on ne peut plus faire marche arrière ni même partir en cas de force majeure. En outre je ne vous cache pas que vivre sans pouvoir s’installer réellement (ne pas pouvoir ranger ses affaires dans des placards, vivre dans une maison quasi vide) peut être très dur moralement, et je ne vous parle pas des travaux imprévus liés à quelques défauts de fabrication. En gros nous avons fait le « crash test » de cette villa et la saison des pluies qui a récemment débuté nous réserve encore quelques surprises… A aucun moment je ne regrette notre choix, je suis persuadée que nous n’aurions jamais trouvé mieux et la vue que nous avons sur les rizières vaut tous les sacrifices ! Maintenant que je vis depuis plus de 6 mois sur cette île, je vais essayer de vous préparer un article bilan sur mon quotidien et les changements que cela implique, en attendant n’hésitez pas à me poser vos questions ! XOXO
Quelques conseils si vous souhaitez vous installer à Bali :
- Si possible débutez vos recherches immobilières en début d’année, la période des vacances d’été n’est pas propices
- Inspectez la maison au peigne fin (l’eau chaude, la pression dans les douches, le bon fonctionnement des appareils…) avant de signer le moindre papier
- Veillez bien à mettre toutes vos demandes type aménagements ou travaux à réaliser après votre entrée dans la maison sur votre contrat devant le notaire
- Vérifiez bien que vos fenêtres ont un minimum d’étanchéité, les joints sont quasi inexistants sur les constructions et la saison des pluies peut être violente
- Ne vous étonnez pas de ne pas trouver de cuisine équipée de four, micro-ondes ou autres ustensiles utiles à la cuisine occidentale. Les plaques à gaz et réfrigérateur sont tous ce dont les balinais et ont besoin pour faire la cuisine, ils ne trouvent donc aucun intérêt à faire ce genre de dépense.
- Les machines à laver ne sont pas non plus chose courante, les blanchisseries sont nombreuses et bon marché, elles s’occupent de récupérer et déposer le linge à la demande. En théorie c’est un gagne temps et un rêve pour ceux qui n’aiment pas les taches ménagères mais en pratique certaines pièces de votre dressing peuvent en pâtir !
- Préférez des placards avec aérations (penderie sans porte ou avec portes vénitiennes par exemple) car le climat tropical entraine des champignons dans les espaces clos
- Veillez à ce que la climatisation soit installée notamment dans les chambres et que son entretien soit pris en charge par votre propriétaire
- Toutes les maisons possèdent un mini temple hindouiste dans le jardin, veillez à ce que votre propriétaire (notamment s’il est balinais) ne vienne pas tous les matins mettre des offrandes chez vous comme s’il était chez lui, cela peut devenir très intrusif
- Si le staff n’est pas compris dans la maison il est préférable d’engager un balinais pour son entretien (maid, pool guy…), c’est bien vu et c’est plutôt pratique d’avoir quelqu’un qui s’y connait en cas d’intrusion de reptile par exemple…
- Il est courant de prendre un gardien le soir. Il y a très peu de criminalité mais les occidentaux peuvent être des cibles pour les voleurs, à vous de voir si vous souhaitez engager quelqu’un. Sachant que l’assurance habitation n’existe pas pensez à mettre vos affaires de valeur en lieu sûr
- N’engagez pas n’importe qui, demandez à votre propriétaire, votre agent immobilier ou vos amis. Les mauvaises expériences sont vite arrivées (une personne incompétente qui cause de gros dégâts chez vous, un informateur sur vos objets de valeur…)